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Avril 2025 : revue mensuelle des marchés financiers et perspectives

  • hledit
  • 7 avr.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 mai

En mars, les menaces commerciales de Donald Trump ont continué à peser sur l’économie américaine. Les entreprises et les consommateurs craignent que les droits de douane instaurés par le président sur les importations d’acier, d’aluminium et d’automobiles ne soient qu’un prélude à des mesures plus strictes contre le Canada, le Mexique, la Chine et l’Union européenne. L’incertitude historique qui en découle est responsable d’un véritable choc d’offre, à la source de forts vents contraires qui détériorent la soft data. Côté consommation, les enquêtes font état d’un effondrement de la confiance. L’indice de sentiment du consommateur de l’Université du Michigan ainsi que l’indicateur des anticipations du Conference Board ont chuté, ce dernier atteignant son niveau le plus bas des 12 dernières années. Du côté de la production, les indicateurs sont moins mauvais, mais le ralentissement depuis l’embellie de fin 2024 est indéniable. Les risques de guerre commerciale poussent les entreprises à anticiper les importations et l’activité, ce qui accroît les pressions sur les prix et exacerbe la volatilité économique (PMI manufacturier Flash : 49,8 après 52,7, PMI des services Flash : 54,3 après 51). 


Cependant, ce choc ne s’est pas encore répercuté sur la hard data, ce qui atténue les craintes d’une récession imminente. C’est le message que la Fed a délivré lors de sa réunion de mars. Certes, les projections économiques laissent entrevoir une dégradation des conditions économiques en 2025 (prévision de croissance abaissée à 1,7 % contre 2,1 %, et prévision d’inflation PCE relevée à 2,7 % contre 2,5 %). Mais Jerome Powell a adopté un ton plutôt accommodant, estimant que la détérioration des enquêtes n’annonçait probablement pas une récession, car la hard data reste relativement épargnée jusqu’à présent. En effet, le rapport sur l’emploi de février a montré une certaine résilience, avec 151 000 emplois créés et un taux de chômage n’augmentant que marginalement à 4,1 %. Le président de la Fed a également affirmé que la mise en place de barrières commerciales entraînerait plus probablement une hausse ponctuelle des prix qu’une vague inflationniste durable. Les premiers effets de ce surcroît d’inflation se reflètent dans les premiers rapports d’inflation de l’année, le dernier rapport PCE indiquant que l’inflation des biens (+0,4 % en glissement annuel) a enregistré un deuxième mois consécutif en territoire positif, après une tendance négative l’an dernier. Les services restent rigides (+3,3 % en glissement annuel) et empêchent le PCE sous-jacent (+2,8 % en glissement annuel) de converger vers 2 %. Dans une certaine mesure, ce dernier point remet en question l’affirmation de Powell selon laquelle le pic d’inflation induit par les droits de douane devrait être « transitoire » – d’autant que la nouvelle utilisation de ce terme par la Fed n’est pas passée inaperçue… Mais selon les décideurs monétaires, la détérioration actuelle, encore limitée, ne justifie pas de réduction des Fed Funds. À 4,25 %-4,50 %, la politique monétaire de la Fed est donc jugée comme « en bonne position ». Powell a également déclaré que la hausse de l’inflation et la baisse des prévisions de croissance se compensaient, justifiant ainsi l’absence de changement dans les projections des taux. Les marchés continuent à anticiper un total de 50 points de base de baisses de taux d’ici la fin de l’année.


« En mars, les menaces commerciales de Donald Trump ont continué à peser sur l’économie américaine. » 


En Europe, le revirement historique de l’Allemagne concernant sa politique budgétaire est au premier plan. Le gouvernement nouvellement élu entend mettre fin à l’austérité et injecter des fonds dans la défense et les infrastructures. Toutefois, bien que cette initiative soit historique, sa mise en oeuvre s’étendra sur une décennie, et il ne faut pas s’attendre à des retombées immédiates, encore moins au niveau de l’ensemble du continent. En ce début d’année, la croissance de la zone euro reste modérée, comme l’indique le PMI Flash composite à 50,4. Bien que la récession manufacturière montre des signes d’atténuation (PMI manufacturier Flash : 48,7 après 47,6), les services ralentissent (50,4 après 51), ce qui interroge sur la solidité de la reprise européenne. Aussi, la BCE a abaissé son taux de dépôt à 2,50 % (après 2,75 %) et revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2025 à +0,9 % (contre +1,1 %). Cependant, la BCE prépare les marchés à un ralentissement du rythme des baisses de taux, indiquant que la politique monétaire devient « nettement moins restrictive ». Bien que la désinflation se poursuive (+2,4 % en glissement annuel après +2,5 %) avec des progrès notables dans les services (+3,7 % après +3,9 %), l’inflation reste trop élevée pour les gouverneurs les plus « faucons », Holtzmann (Autriche) refusant d’approuver la baisse de mars. 


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