Juillet 2025 : revue mensuelle des marchés financiers et perspectives
- hledit
- 6 juil.
- 2 min de lecture
La toile de fond véritable demeure la guerre commerciale : après Genève en mai, les pourparlers de l’« accord de Londres » n’ont pas connu le même succès et Washington a porté ses droits de douane sur la Chine à 55 %, un niveau très élevé qui alimente l’incertitude. Les discussions continuent.
Du côté de l’activité, les enquêtes PMI confirment un second mois d’expansion après le creux d’avril : l’indice composite atteint 52,8, avec des surprises positives tant dans les services (53,1) que dans l’industrie (52). Cette vigueur est toutefois gonflée par le rallongement des délais d’approvisionnement et le stockage préventif, deux « mauvaises hausses » qui dopent artificiellement l’activité et nourrissent les tensions sur les prix. Un rappel que la guerre commercial crée de fortes distorsions dans l’économie, en témoigne la révision à la baisse du chiffre de croissance du T1 de -0,2% à -0,5% en t/t annualisé.
Dans ce contexte, la Réserve fédérale a, lors de sa quatrième réunion de l’année, prolongé la pause monétaire ; le taux cible reste campé à 4,25-4,50 %. Les nouvelles projections traduisent une détérioration tangible : le FOMC n’attend plus qu’1,4 % de croissance en 2025 (contre 1,7 % en mars), prévoit un chômage à 4,5 % en fin d’année et anticipe désormais 3 % d’inflation PCE, (3,1 % pour l’indice sous-jacent). La médiane des fameux dot plots conserve l’idée de 50 pb de baisses de taux avant décembre mais le comité se divise de plus en plus entre colombes et faucons (on a assisté à des déclarations étonnamment dovish de Bowman et Waller). Invité quelques jours plus tard devant le Congrès, Jerome Powell a répété que « quelqu’un devrait payer pour les tarifs », rappelant que la politique monétaire aurait déjà été assouplie sans la guerre commerciale de Trump. Pour l’instant, l’inflation continue de surprendre agréablement : en mai, l’indice CPI ressort à 2,4 % sur un an, l’indice sous-jacent restant à 2,8 %. Les prix des biens demeurent pratiquement stables, certains postes – comme l’habillement, largement importé – reculant même de 0,9 %. La bonne surprise tient sans doute à la déflation chinoise et au déstockage préventif, mais pourrait être éphémère ; la nouvelle salve de tarifs à 55 % pourrait finir par se répercuter lorsque les entrepôts seront vides. Prudente, la Fed continue à attendre les chiffres d’inflation de cet été, qui seront décisifs pour la suite des opérations.
Côté marché du travail, le rapport de mai fait état de 139 000 créations de postes, d’un chômage stable à 4,2 % et de salaires en hausse de 3,9 % sur un an. Cependant, en raison d’une nouvelle révision à la baisse de 95 000 pour les deux mois précédents, la moyenne mensuelle n’est plus que de 123 000 emplois créés depuis janvier, contre 167 000 l’an dernier, signe d’un refroidissement incontestable. La participation recule aussi à 62,4 %, une tendance à surveiller car elle pourrait masquer la dégradation du marché du travail. Pour l’instant, la hausse des demandes continues d’allocations chômage alors que les inscriptions n’augmentent pas excessivement n’est que le reflet du « Great Stay », situation où les entreprises gèlent les embauches sans licencier.
Lire la suite de l'article ⬇️



