top of page
Rechercher

Mai 2025 : revue mensuelle des marchés financiers et perspectives

  • hledit
  • 6 mai
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 juin

Un mois sous le signe de la guerre commerciale. C’est en grande pompe et avec l’emphase caractéristique du personnage que Donald Trump a relancé sa croisade tarifaire contre le reste du monde lors du Libération Day, le 2 avril dernier. En dévoilant des « tarifs réciproques » dont l’ampleur rappelle les grands replis protectionnistes du XIXe siècle ou des années 1930, il a porté un coup terrible à ses partenaires commerciaux qu’il rend responsables du déficit commercial chronique des Etats-Unis en matière de marchandises. Après une phase de panique sur les marchés, le locataire de la Maison Blanche est revenu partiellement sur sa décision en annonçant la suspension des tarifs réciproques pour 90 jours, le temps de négocier. Seule la Chine ne bénéficie pas de cette exemption, puisqu’elle s’est dite prête à aller « jusqu’au bout », occasionnant une escalade sans précédent entre les deux plus grandes économies de la planète qui a vu les Etats-Unis rehausser leurs tarifs à 145% sur les biens en provenance de Chine alors que cette dernière les augmentait à 125%. Quoi qu’il en soit, pour la Chine comme pour le reste du monde, une phase de négociations intenses avec les Etats-Unis s’ouvre. Le président Trump a déjà concédé quelques exemptions sectorielles (semi-conducteurs, produits électroniques…) dans la mesure où ces biens sont cruciaux pour l’économie américaine. L’espoir demeure que la brèche dans le mur douanier imposé par Trump s’ouvre un peu plus. 


Mais l’économie américaine continue à payer un lourd tribut aux aventures commerciales de son président. La hard data commence à flancher, comme le montre la contraction du PIB au T1, à -0,3% en rythme trimestriel annualisé. Le commerce extérieur, très largement déficitaire, a très négativement contribué à l’évolution du PIB. La baisse des dépenses publiques a aggravé le tableau. La détérioration des données d’enquêtes (soft data) continue. Dans le manufacturier, le stockage avant les tarifs continue (ISM Manuf : 49,3, PMI Manuf : 50,7). L’incertitude ralentit l’activité dans les services (ISM Services : 50,8, PMI Services : 51,4). Paradoxalement, une grande ruée vers l’auto dope les ventes de voiture (+5,4% m/m) qui elles-mêmes tirent les ventes de détail (+1,4% m/m vs +1,2% att.). Mais, une nouvelle fois, les consommateurs tentent de s’équiper en biens durables avant l’arrivée des nouvelles barrières douanières. En réalité, la baisse du moral des consommateurs continue. L’enquête du Conference Board rapporte un indice de confiance au plus bas depuis les confinements de 2020 alors que les attentes à 6 mois sont au plus bas depuis 2012… L’enquête de l’université du Michigan fait état d’anticipations d’inflation à un an toujours plus hautes, en raison des droits de douane. 


Ce dernier point confirme à la Fed que l’heure d’assouplir un peu plus la politique monétaire n’est pas encore venu. Interrogé à l’Economic Club of Chicago sur le risque que les deux objectifs de la Fed (emploi et inflation) entrent en conflit, Powell a rappelé que dans ce type de situations, la banque centrale devait privilégier l’aspect de son mandat plus éloigné de sa cible. Message subliminal : le rapport sur l’emploi de mars ayant une nouvelle fois montré que le marché du travail tenait bien (+228 000 emplois créés et chômage à 4,2%), c’est plus à la persistance de l’inflation que la Fed devrait rester attentive. En effet le chiffre d’inflation CPI de mars aurait rassuré dans un autre contexte (CPI : +2,4%, Core CPI : +2,8%). Mais les tarifs douaniers et leurs effets inflationnistes sont désormais dans toutes les têtes.


Lire la suite de l'article ⬇️



 
 
bottom of page